Aremag

Aremacs est une association qui a pour objectif de réduire l'impact environnemental du monde événementiel en mettant en place des solutions physiques (support de tri, outils d'animation) et en sensibilisant/informant les festivaliers, organisateurs et autres acteurs sur la réduction et tri de déchets.

Aremacs est également un relais d'information pour tous les citoyens. Ce blog a pour mission d'informer, de faire découvrir ou de sensibiliser les citoyens aux thématiques concernant le développement durable et les déchets.

16/04/2018

Mes beaux déchets verts, rois des composteurs

     

Du terreau, du paillage, des granulés et, et, et ? Du compost !


Sur la gigantesque Métropole de Lyon, non non non, les déchets verts ne sont pas systématiquement envoyés en centre de valorisation énergétique ! (comprendre "incinérateur"). La preuve avec l'entreprise RACINE et ses trois plateformes de valorisation des déchets verts sur la métropole ! Les espaces verts et services municipaux d'une vingtaine de communes de l'agglomération réorientent ainsi les déchets en question vers les trois sites de l'entreprise, et notamment vers le plus important, l'éco-pôle de la Rize. 

On peut voir les compartiments de stockage des différentes
matières (compost, terre enrichie, terreau, pouzzolane, et
plein d'autres trucs).
Si on y retrouve les déchets verts des différents espaces verts, c'est aussi du bois d'abattage, des résidus de taille, et des palettes qui seront orientés sur ce site, puisque ce dernier va contribuer à valoriser tous ces produits de différentes manières :
  • Le bois d'abattage et d'élagage peut servir à faire du paillage ou du terreau, une fois découpé en copeau puis mélangé à du compost.
  • Les palettes peuvent servir de bois de chauffe pour les centrales thermiques une fois taillées en miettes, mais peuvent également être intégrées dans le paillage ou la recette du terreau.
  • Les déchets verts pourront être valorisés avec de la pouzzolane et des copeaux de bois afin de faire du terreau.
  • Les déchets verts (secs et humides) peuvent aussi être compostés puis vendus tel quel, ou alors couplé à du fumier de cheval ou à pleins d'autres matières (selon la recette).
Nous avons ici énoncé succinctement les différentes façons de valoriser les déchets verts, les bois et les palettes. Mais il s'agit maintenant de comprendre comment ces matières sont valorisées sur un site d'une vingtaine d'hectares, en plein cœur de la zone périurbaine lyonnaise.

Un voyage surprenant pour l'odorat


Oui, c'est la première chose qu'on remarquera puisque ça touche continuellement ce sens. Des odeurs de pin, de fumier, de jus de compost macéré, c'est vraiment très surprenant, mais ces odeurs traduisent en elle-même le cycle de vie des déchets verts.

Ah, que ça composte !

Le compost dans sa phase de dégradation (on peut voir les
buses qui envoient eau et oxygène sous le tas)
Ainsi, les déchets des espaces verts sont amenés sur le site, puis triés afin d'en extraire les bâches et bouteilles plastiques, les pierres, ainsi que les canettes et matériaux métalliques. Une fois épurés, les déchets sont amenés sur une grande aire, où ils seront broyés, puis disposés en tas d'une cinquantaine de mètres de long et recouverts d'une bâche. Avec un tel dispositif, la décomposition de la matière verte, qui prend normalement plusieurs mois, ne dure que 4 semaines. Cela est dû à la couverture qui recouvre le tas et concentre l'humidité, mais aussi à des jets d'eau qui viennent humidifier et oxygéner le tas par le dessous. Ce processus de dégradation permet de transformer les déchets verts en compost frais.

A droite du groupe, un tas de compost mûr, et à gauche, un
tas de copeaux de bois.
Une fois décomposé, le compost en devenir est emmené sur une nouvelle aire, où il commencera sa maturation, qui peut durer plusieurs mois (on arrête la maturation en fonction de la qualité attendue et la granulométrie souhaitée). Ce processus de maturation permet de transformer le compost frais en compost mûr, chargé en humus.

Précisons que le compost est un amendement, et qu'il ne faut pas planter à même le compost, mais l'utiliser afin de nourrir et fertiliser les sols. 

Et le terreau, le paillage et l'énergie ?

Et bien on aura le bois (d'élagage, d'abattage ou de palette) qui pourra être déchiqueté en plus ou moins gros morceau :
  • Fin à très fin pour être incorporé dans les différentes recettes de terreau (et il y'en a un paquet)  
  • Plus grossier pour être utilisé comme paillage.
  • Réduit en copeaux afin d'être utilisé dans les centrales thermiques en tant que combustible.
On voit ici le centre d'empaquetage du terreau, avec à droite
la ligne où les mélanges (il y'en a un paquet on l'a déjà dit)
sont faits.
Si on mélange du compost avec des copeaux de bois afin de faire du terreau, c'est plein d'autres matériaux qui pourront être utilisés ! En effet, il existe autant de recettes de terreau qu'il y'a d'envies et de prix ! 

Pour ce qu'il s'agit du paillage, c'est pareil, il y'a plusieurs manières de pailler son jardin ou son potager. Parmi les matériaux utilisables, on peut ainsi citer l'ardoise, qui est une méthode qui se popularise actuellement ; la pouzzolane, un moyen plus classique (on va en retrouver dans certaines recettes de terreau) ; ou encore les petites billes d'argile orange (que l'on connaît bien !).

On retrouve plein d'autres matériaux, avec du fumier de cheval, des morceaux de tuiles qui peuvent être utilisés de diverses manières par les organismes de gestion des espaces verts et les jardiniers, particuliers ou professionnels.

Ah ça ira, ça ira, on y retournera !

C'est une expérience riche et intéressante, et si c'est la première fois que nous nous rendions en un tel lieu, il est désormais certain que nous nous y rendrons plus souvent. Nous découvrons ainsi qu'il est possible de valoriser les déchets verts à grande échelle, et si le secteur est l'affaire des professionnels et institutions publiques à l'heure actuelle, nous y contribuons indirectement via les déchetteries (qui orientent vers la Rize les déchets verts et les bois non-traités reçu dans la semaine).

Nous espérons avoir l'opportunité de lancer une nouvelle visite dans les mois à venir et espérons vous voir aussi nombreux la prochaine fois que nous prendrons le volant pour l'éco-pôle de la Rize !



12/04/2018

Les lumignons : chroniques d'une récupération

Une recette de pro détaillée par une pro !


Hélène, d'Efemera, explore le monde d'aujourd'hui avec une boussole créative et pédagogique. La créativité invite à porter un regard sensible et décalé sur notre quotidien, nos modes de vie et notre société. Hélène Causse réalise au cours de ses ateliers divers objets en utilisant principalement de la matière destinée à être jetée : bouteilles en verre pour faire des lumignons, chambres à air pour faire des bijoux, papier pour réaliser des boites ou encore des fleurs en pliage.

Elle est une adepte des principes de l’upcycling dont elle s'inspire pour ses réalisations :
  • Faire mieux avec moins
  • Re-donner de la valeur par un acte créatif
  • Créer avec des techniques simples
  • Faire soi-même et faire ensemble
  • Permettre l'appropriation
  • Allier l'éthique et l'esthétique

L'upcycling comme alternative à la poubelle

On pourrait penser qu'il s'agit uniquement de créer des bougies à moindre coût. C'est, en partie, vrai, mais en prenant le problème d'une manière différente, on se rend compte que faire ses lumignons soi-même est un moyen pour réutiliser son huile usagée et ses bouteilles en verre. C'est un geste pour la planète. Il s'agit donc de créer un objet de décoration de la maison en donnant une seconde vie aux produits et déchets de notre vie quotidienne.

Luminaire, un exemple de ce qu'on peut faire avec nos déchets !
Chaque année en France, un habitant produit 354 kg d’ordures ménagères. Les calculs sont réalisés par l’Ademe à partir des tonnages des poubelles des ménages (hors déchets verts) collectées par les collectivités locales.                

En France, la destination de nos déchets se répartit ainsi (moyennes nationales) :

  • Incinération : 30 %
  • Décharges : 36 %
  • Valorisation matière (recyclage) : 20 %
  • Gestion biologique (compostage/méthanisation des déchets organiques) : 14 %
Le déchet est souvent jeté alors, qu’au contraire, il constitue une réelle ressource. Hélène nous a présenté plusieurs de ses créations décoratives ou utile : boites / bijoux / décorations de Noël…

Place à l'action, on récupère pour faire des lumignons maisons qui claquent !

Pour faire ses bougies/lumignons soi-même, il n'y a pas besoin d'être un grand bricoleur ! Il suffit d'avoir quelques outils, qu'on peut emprunter à un voisin. Et, du coup, pour bien faire un lumignon, il faut suivre les étapes suivantes :

> On commence par découper la bouteille : avec un outil spécial constitué d'un disque de diamant, il faut faire un tour de la bouteille pour lui faire une bonne rayure, en suite il faut chauffer cette rayure à l'aide d'une source de chaleur (une bougie dans le cas présent). On peut entendre parfois un "tic", moment qui annonce la température idéale. Une fois cela fait, place au bain : on plonge la bouteille dans un bain d'eau froide, on l'incline pour qu'elle se remplisse, et puis, grâce au choc thermique, la bouteille se casse précisément là où la rayure a été faite. Magiiique ! Avec du papier à poncer ensuite, il faut polir les bords pour faire disparaître les parties coupantes. Là ça nous fait un verre. On pourrait s'arrêter là, mais c'était pas dans nos envies... Alors on continue !




> Réalisation de la bougie : Il faut chauffer de l'huile dans une casserole. L'intérêt de l'atelier est de réutiliser de l'huile usagée. Si elle a servi pour de la panure, on peut simplement la passer au chinois, pour la filtrer et enlever les "morceaux". Il faut mélanger en permanence et lorsqu'elle est bien liquide et commence à frémir, il faut rajouter de la poudre secrète dont malheureusement nous ne connaissons pas la composition...

> Mise en potIl faut mettre la mèche dans le bougeoir en la faisant dépasser de quelques centimètres. Pour qu'elle reste en place, on peut s'aider des bandes de papier trouées au milieu pour faire passer la mèche. Il faut ensuite laisser reposer, refroidir. Ça va permettre à la bougie de se durcir !


Voilà les mèches dans l'huile toute chaude. Il ne reste plus qu'à attendre !
On constate que les moyens pour réutiliser ses déchets sont aussi nombreux qu’il y a d’idées ! Ce fut aussi l’occasion d’échanger sur le Do It Yourself et tous les autres éléments pouvant ainsi être bricolés maison, décoratifs ou pratiques. C'était un moyen de sensibiliser aux avantages de la règle des 4R, via l'upcycling. En effet, la récupération permet de protéger l'environnement (moins d'enfouissement et de crémation des déchets), et de réaliser des économies.
Voilà les bougies finies, reste plus qu'à les allumer !
Et si jamais les bougies ne vous tentent pas, pleins d'autres éléments peuvent être fabriqués. Et si vous ne savez toujours pas quoi faire de l'huile usagée de votre friteuse, mettez la dans une bouteille et direction la déchetterie ! Et si vous ne trouvez pas d'utilisation à vos bouteilles vides, vous pouvez toujours les valoriser dans un des nombreux silos à verre qui se trouvent à Lyon !

En attendant un nouvel atelier de fabrication s'appuyant sur les valeurs de l'upcycling, nous vous disons MERCI Hélène pour l'animation et à vous pour avoir participé à cet atelier et espérons vous revoir bientôt pour une nouvelle animation !!